Emprunter en SCI : le guide complet pour votre projet immobilier en 2025
Fonctionnement du prêt immobilier en SCI, garanties bancaires, choix IR/IS, montage du dossier, avantages, risques et clauses à prévoir dans votre offre.
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Oui, une Société Civile Immobilière (SCI) peut tout à fait souscrire un prêt immobilier. C'est même l'une des stratégies les plus courantes et efficaces pour concrétiser un projet immobilier, que ce soit pour acheter une résidence principale à plusieurs, investir dans le locatif, ou même préparer la transmission d'un patrimoine.
Dans ce cas de figure, l'emprunt n'est pas contracté par les associés en leur nom propre. Il est souscrit directement par la SCI, qui devient l'unique interlocutrice et débitrice aux yeux de la banque. Cela signifie que c'est la société qui rembourse les mensualités, généralement grâce aux loyers perçus ou aux apports des associés.
Les raisons stratégiques pour emprunter avec une SCI
Opter pour un emprunt via une SCI n'est pas qu'une simple formalité administrative ; c'est un véritable choix stratégique qui peut complètement changer la dimension d'un projet immobilier. Et non, ce n'est pas réservé aux grands investisseurs ! Cette structure offre une souplesse et une puissance remarquables, y compris pour des projets entre amis ou en famille.
L'idée centrale est assez simple : la SCI fait à la fois office de bouclier et de levier. En créant une personne morale distincte, elle sépare la propriété du bien de celle des individus. C'est la société qui possède l'immeuble et qui emprunte, tandis que les associés, eux, détiennent des parts sociales. C'est de cette distinction que découlent tous les avantages.

Mutualiser les forces pour voir plus grand
L'un des bénéfices les plus évidents, c'est la possibilité de mutualiser les capacités financières de chacun. Prenons un exemple : deux couples d'amis veulent investir ensemble dans un petit immeuble de rapport à 400 000 €.
Exemple pratique :
- Couple A : Revenus de 4 000 €/mois, capacité d'emprunt seule de 220 000 €.
- Couple B : Revenus de 3 500 €/mois, capacité d'emprunt seule de 190 000 €. Séparément, aucun des deux couples ne peut acheter le bien. En fondant une SCI, la banque analyse leur capacité cumulée (revenus de 7 500 €/mois) et leur accorde un prêt pour les 400 000 €. Ils ont pu accéder à un projet inaccessible individuellement.
- Capacité d'emprunt démultipliée : En combinant leurs ressources, ils peuvent viser un bien plus grand, mieux placé ou avec un meilleur potentiel de rendement.
- Répartition intelligente du risque : Si l'un des associés traverse une mauvaise passe financière, les autres peuvent prendre le relais temporairement pour couvrir sa part, évitant ainsi un défaut de paiement. Le poids de l'emprunt repose sur plusieurs épaules, pas sur une seule.
Emprunter en SCI, c'est passer d'une simple addition de capacités individuelles à une véritable multiplication des possibilités. C'est l'outil parfait pour transformer un projet personnel en une stratégie d'investissement collective et ambitieuse.
Simplifier la gestion et anticiper l'avenir
Au-delà de l'aspect purement financier, la SCI apporte un cadre clair à la gestion du bien. Les règles du jeu (qui paie quoi, comment on prend les décisions, que se passe-t-il si quelqu'un veut sortir...) sont fixées noir sur blanc dans les statuts dès le départ. Ça évite bien des conflits par la suite.
C'est aussi un outil formidable pour la transmission de patrimoine. Il est beaucoup plus simple, et souvent plus avantageux fiscalement, de donner progressivement des parts sociales à ses enfants que des "morceaux" d'un bien immobilier. Cela permet d'organiser une transmission en douceur, sans être obligé de vendre le bien ou de se retrouver dans une indivision parfois compliquée à gérer. Pendant ce temps, l'emprunt continue d'être remboursé par la société, le plus souvent grâce aux loyers qu'elle perçoit.
Le recours au prêt au sein d'une SCI est d'ailleurs une pratique très répandue en France. On estime que près de 45 % des SCI font appel à un financement externe, principalement un emprunt bancaire, ce qui montre bien le rôle clé de l'effet de levier dans ces montages. Pour aller plus loin sur les dynamiques du financement immobilier, le site Maitriser Son Budget offre des analyses pertinentes sur le sujet.
Comprendre les garanties demandées par la banque
Quand une SCI frappe à la porte d'une banque pour un prêt, le banquier a un réflexe simple : derrière la société, il y a des personnes. Pour lui, une SCI qui démarre n'a souvent ni historique financier, ni revenus propres. Sur le papier, c'est une "coquille vide".
La banque va donc quasi systématiquement déporter son analyse du risque sur les associés. Elle va passer au crible la situation financière de chaque membre, exactement comme s'ils demandaient un prêt en leur nom propre. L'objectif est simple : évaluer leur capacité à prendre le relais si la SCI n'arrive plus à rembourser.
Cette analyse individuelle est le cœur du réacteur. Votre conseiller va calculer le taux d'endettement de chacun, en prenant en compte tous les crédits en cours (auto, conso, immo) et l'ensemble des revenus. C'est bien la solidité financière cumulée des associés qui donnera du poids au dossier.
La caution personnelle et solidaire : l'engagement clé
La garantie que vous retrouverez dans 99% des cas est la caution personnelle et solidaire. Attention, ce n'est pas une simple signature au bas d'un papier ; c'est un engagement majeur qui connecte directement votre patrimoine personnel au prêt de la société.
En signant cet acte, chaque associé s'engage à rembourser l'intégralité de la dette si la SCI venait à faire défaut. L'adjectif "solidaire" est ici capital : il autorise la banque à se retourner contre un seul des associés pour la totalité de la somme due, sans avoir à courir après les autres.
Exemple pratique : Trois amis créent une SCI pour acheter un local et empruntent 300 000 €. Ils signent tous une caution solidaire. Si la SCI ne peut plus payer ses mensualités et qu'il reste 250 000 € à rembourser, la banque a le droit de réclamer la totalité des 250 000 € à un seul des trois associés, généralement celui qui lui semble le plus solvable, même s'il ne détient qu'un tiers des parts.
À charge ensuite pour cet associé de se retourner contre ses partenaires pour récupérer leur part. On imagine tout de suite que ce type d'engagement demande une confiance absolue entre les membres de la SCI et doit être mûrement réfléchi.
Les autres garanties possibles pour rassurer le prêteur
En plus de la caution, qui est le socle de sa sécurité, la banque peut demander des garanties supplémentaires portant directement sur le bien immobilier. Elles viennent souvent en complément, offrant une double protection au prêteur.
Voici les deux garanties "réelles" les plus fréquentes :
- L'hypothèque : C'est une garantie prise directement sur le bien financé. En cas de défaut de paiement, la banque peut faire saisir le bien et le vendre aux enchères pour se rembourser. C'est une solution très solide, mais elle a un coût non négligeable (frais de notaire, taxe de publicité foncière).
- Le Privilège de Prêteur de Deniers (PPD) : Assez proche de l'hypothèque, le PPD s'applique uniquement aux biens déjà existants (il ne fonctionne pas pour un achat sur plan ou une construction). Son gros avantage ? Son coût, nettement moins élevé que celui de l'hypothèque, car il est exonéré de la taxe de publicité foncière. Il offre à la banque une priorité sur les autres créanciers si le bien doit être vendu de force.
Le choix entre ces options dépendra du projet et de la politique de la banque. Mais retenez bien ceci : même avec une hypothèque sur le bien, la caution personnelle des associés reste presque toujours une condition non négociable. Pour un banquier, la valeur d'un bien immobilier peut baisser, alors que l'engagement sur le patrimoine personnel des associés est une garantie plus directe et stable.
Anticiper ces demandes en préparant un dossier solide est donc essentiel pour inspirer confiance et mettre toutes les chances de votre côté.
Choisir entre une SCI à l'IR ou à l'IS pour votre emprunt
Le choix du régime fiscal de votre SCI est l'une des décisions les plus structurantes que vous prendrez. Loin d'être un simple détail administratif, cette orientation aura un impact direct et durable sur la manière dont votre emprunt affecte votre rentabilité et votre trésorerie.
Pensez-y comme au choix du moteur pour votre voiture : les deux vous mèneront à destination, mais la consommation, la performance et l'entretien seront radicalement différents.
Cette décision stratégique n'est pas à prendre à la légère. Emprunter en SCI en France présente un intérêt fiscal et juridique certain, et les chiffres montrent que ce montage est très courant pour optimiser la gestion de l’immobilier familial ou d’investissement. On estime qu'environ 15 % des ménages français possèdent une part dans une SCI, avec plus de 1,2 million de sociétés enregistrées.
Dans de nombreux projets, le recours à l'emprunt peut représenter jusqu’à 70 % du prix d'achat, ce qui souligne bien l'importance du crédit comme levier financier. Pour mieux comprendre l'importance du financement dans les projets immobiliers, n'hésitez pas à consulter des analyses détaillées sur le sujet.
La SCI à l'impôt sur le revenu (IR) : la fiscalité transparente
Par défaut, une SCI est soumise à l'Impôt sur le Revenu (IR). On parle alors de "transparence fiscale", une analogie parfaite pour comprendre comment ça marche. Imaginez que la SCI est une simple vitre : elle détient le bien, mais les revenus (et les charges) la traversent pour arriver directement dans les mains des associés.
Concrètement, la SCI elle-même ne paie aucun impôt. Chaque associé déclare sa quote-part des revenus locatifs — même s'ils ne sont pas réellement distribués — dans sa propre déclaration de revenus, au titre des revenus fonciers. C'est là que l'emprunt joue un rôle majeur : les intérêts de l'emprunt contracté par la société sont une charge déductible.
Exemple pratique pour une SCI à l'IR : Deux associés détiennent une SCI à 50/50. La société perçoit 12 000 € de loyers annuels et paie 5 000 € d'intérêts d'emprunt sur la même période, ainsi que 1 000 € de taxe foncière.
- Le revenu foncier net est de : 12 000 € - 5 000 € - 1 000 € = 6 000 €.
- Chaque associé déclarera donc 3 000 € (50 % de 6 000 €) sur sa feuille d'impôt personnelle. Sans l'emprunt, ils auraient chacun déclaré 5 500 €.
Cet effet de levier fiscal réduit directement la base imposable des associés, et donc leur impôt personnel. C'est une option souvent privilégiée pour les projets qui génèrent peu de revenus ou un déficit foncier au départ, ou lorsque la tranche d'imposition des associés est faible.
La SCI à l'impôt sur les sociétés (IS) : une stratégie d'optimisation
Choisir l'Impôt sur les Sociétés (IS) est une décision volontaire qui change complètement la donne fiscale. Ici, la SCI n'est plus une vitre transparente, mais une entité opaque avec sa propre fiscalité. C'est la société elle-même qui est imposée sur ses bénéfices, et non plus les associés.
L'attrait principal de la SCI à l'IS réside dans sa capacité à déduire un éventail de charges bien plus large. En plus des intérêts d'emprunt, vous pouvez déduire :
- L'amortissement du bien immobilier : C'est le mécanisme le plus puissant. Il permet de déduire chaque année une fraction de la valeur du bien, comme s'il perdait de la valeur (même si, en réalité, sa valeur marchande augmente). Cela crée une charge purement comptable qui réduit considérablement le bénéfice imposable.
- Les frais de notaire lors de l'acquisition.
- La rémunération du gérant, si elle est effectivement versée.
Ce double mécanisme (intérêts + amortissement) permet souvent d'afficher un résultat fiscal nul, voire négatif, pendant de nombreuses années. L'impôt est donc considérablement réduit, voire effacé au début du projet, ce qui maximise la trésorerie disponible pour rembourser le crédit. C'est une stratégie redoutable pour les investisseurs qui visent une forte rentabilité et une accumulation de capital au sein de la structure.
Ce tableau met en lumière les différences d'impact sur la déduction des charges et l'imposition entre les deux régimes fiscaux.
| Point de comparaison | Fonctionnement en SCI à l'IR | Fonctionnement en SCI à l'IS |
|---|---|---|
| Qui paie l'impôt ? | Les associés, directement sur leur revenu personnel. | La SCI, sur ses propres bénéfices. |
| Charges déductibles | Intérêts d'emprunt, frais de gestion, travaux... | Intérêts d'emprunt, amortissement du bien, frais de notaire, rémunération du gérant... |
| Amortissement du bien | Non déductible. | Oui, c'est un avantage majeur pour réduire le bénéfice imposable. |
| Imposition des associés | Sur leur quote-part des revenus (même non distribués). | Uniquement si des dividendes sont distribués (après impôt de la SCI). |
| Plus-value immobilière | Régime des plus-values des particuliers (abattement pour durée de détention). | Régime des plus-values professionnelles (pas d'abattement pour durée de détention). |
Chaque régime a ses avantages et ses inconvénients, et le meilleur choix dépend entièrement de votre projet, de vos objectifs à long terme et de la situation fiscale personnelle des associés.
Monter un dossier de prêt immobilier en béton
Avoir un super projet immobilier ne suffit pas à décrocher un prêt. Le secret, c’est la façon dont vous le présentez à la banque. Voyez votre dossier de financement comme le CV de votre projet : il doit être limpide, complet et, par-dessus tout, inspirer une confiance totale à votre banquier.
Un dossier bien ficelé anticipe toutes les questions et prouve le sérieux de votre démarche. Il ne s'agit pas juste d'empiler des papiers, mais de raconter une histoire cohérente et rassurante sur la viabilité de votre investissement. Une présentation soignée peut vraiment faire la différence entre une réponse positive rapide et un refus.
Pour la banque, l'analyse se fait sur deux niveaux : la SCI en tant que personne morale, et chaque associé, qui se porte garant du projet. Vous devrez donc fournir des documents pour ces deux entités.

Les documents essentiels de la SCI
La banque doit d’abord vérifier que votre SCI est bien constituée légalement et qu'elle a le droit d'emprunter. Sur ce point, la clarté et la conformité des documents ne sont pas négociables.
- Les statuts de la SCI (à jour et signés) : C'est la pièce maîtresse du dossier. Le banquier va éplucher la clause sur les pouvoirs du gérant. Assurez-vous qu'elle l'autorise noir sur blanc à souscrire un emprunt immobilier au nom de la société. Une clause manquante ou floue, et c'est le blocage immédiat.
- Un extrait Kbis de moins de 3 mois : C’est tout simplement la carte d'identité officielle de votre SCI. Elle prouve son existence légale et son immatriculation au Registre du Commerce et des Sociétés (RCS).
- Le prévisionnel financier (pour un projet locatif) : Ce document est absolument crucial si vous faites de l'investissement. Il doit détailler les loyers que vous prévoyez, toutes les charges (taxe foncière, assurance, entretien...) et bien sûr, la future mensualité du prêt. Un prévisionnel réaliste et bien argumenté montre que vous maîtrisez votre projet et sa rentabilité.
Exemple pratique de prévisionnel : Pour un bien acheté 200 000 €, vous pourriez présenter un tableau simple :
- Revenus : Loyer mensuel estimé à 900 € (soit 10 800 €/an).
- Charges annuelles : Taxe foncière (800 €), assurance PNO (150 €), frais de gestion (800 €), provision pour petits travaux (500 €). Total charges : 2 250 €.
- Mensualité du prêt : 1 050 € (soit 12 600 €/an).
- Cash-flow brut : 10 800 € - 2 250 € - 12 600 € = -4 050 €/an. Soit un effort d'épargne de 337,50 €/mois, à répartir entre les associés. Ce calcul simple montre à la banque que vous avez chiffré votre effort d'épargne et que vous pouvez l'assumer.
Les pièces justificatives pour chaque associé
Comme la solidité financière des associés est la garantie principale de la banque, leurs dossiers personnels seront scrutés avec autant de rigueur que pour un prêt classique. Chaque membre de la SCI doit donc préparer son propre dossier complet.
La checklist des documents personnels à fournir :
- Pièces d'identité : Carte nationale d'identité ou passeport en cours de validité.
- Justificatifs de domicile : Une facture (électricité, gaz) ou une quittance de loyer de moins de 3 mois.
- Situation familiale : Livret de famille ou contrat de mariage/PACS.
- Justificatifs de revenus :
- Les 3 derniers bulletins de salaire.
- Le dernier, voire les deux derniers, avis d'imposition complets.
- Pour les non-salariés, les 3 derniers bilans comptables. - Relevés de comptes bancaires : Les 3 derniers mois de tous vos comptes personnels. Le banquier analyse ici votre gestion : y a-t-il des découverts ? Épargnez-vous régulièrement ?
- Justificatifs d'apport personnel : Relevés de vos comptes épargne (Livret A, LDD, assurance-vie, etc.).
Comment présenter votre projet pour convaincre
Une fois tous les papiers rassemblés, c'est la présentation qui fera la différence. Structurez votre dossier avec une page de garde et un sommaire. Rédigez une note de synthèse d'une page qui résume tout : qui sont les associés, quel bien vous achetez, le montage financier (prix, apport, montant du prêt) et l'objectif (résidence principale, investissement locatif...).
Mettez en avant vos points forts : un apport personnel solide (en général, 10 % du prix pour couvrir les frais, c'est le minimum), des revenus stables et qui se complètent entre associés, une gestion personnelle saine et un projet locatif avec un rendement qui tient la route. Anticipez les questions sur les risques et montrez que vous y avez déjà pensé. Cette préparation minutieuse est la meilleure preuve de votre sérieux et maximisera vos chances d'emprunter en SCI dans les meilleures conditions.
Avantages et inconvénients de l'emprunt via une SCI
Se lancer dans un emprunt via une SCI n'est pas une décision à prendre à la légère. C'est un montage qui ouvre des portes intéressantes sur le plan financier, mais qui vient aussi avec son lot de responsabilités et de contraintes. Il faut absolument en mesurer toute la portée. Bien menée, une SCI peut être un formidable accélérateur de projet. Mal comprise, elle peut vite devenir une source de complications.
Peser le pour et le contre est donc une étape cruciale avant de vous engager. C'est cette analyse équilibrée qui vous permettra de savoir si ce montage colle vraiment à vos objectifs et à votre situation personnelle.
Les avantages stratégiques de l'emprunt en SCI
Le principal atout, et de loin, c'est l'effet de levier financier démultiplié. En unissant les capacités d'apport et de remboursement de plusieurs associés, la SCI présente un profil bien plus costaud aux yeux des banques. Concrètement, ça vous permet de viser des biens plus grands, plus chers, ou de réaliser des projets qui seraient tout simplement hors de portée si vous étiez seul.
L'autre gros avantage, c'est la flexibilité pour optimiser la transmission du patrimoine. Il est beaucoup plus simple et souvent moins taxé de céder progressivement des parts sociales à ses enfants que de leur donner un morceau de mur en direct. L'emprunt continue d'être remboursé par la société, ce qui préserve l'intégrité du patrimoine familial sans tout chambouler.
Cet attrait se ressent d'ailleurs dans les chiffres du financement. En France, les prêts contractés par les SCI sont en pleine croissance, avec une hausse annuelle moyenne de 4 % entre 2018 et 2023. On estime qu'elles représentent aujourd'hui environ 28 % de tous les prêts immobiliers professionnels accordés. Les SCI obtiennent souvent de bonnes conditions, avec des taux d'intérêt négociés autour de 1,8 % par an, alors que le taux moyen pour les particuliers tourne plutôt autour de 2,3 %. Pour creuser le sujet, vous pouvez consulter cette analyse sur les conditions de crédit.
Les inconvénients et les risques à ne pas négliger
Mais attention, emprunter en SCI n'est pas une promenade de santé. Le premier frein, c'est la lourdeur administrative. Créer une SCI a un coût (rédaction des statuts, immatriculation) et impose des obligations chaque année : tenir une assemblée générale, avoir une comptabilité minimale... même pour une simple SCI familiale à l'IR.
Le risque le plus important, et celui que beaucoup sous-estiment, c'est la responsabilité indéfinie et solidaire des associés. Contrairement à une société commerciale comme une SARL, si la SCI n'arrive plus à payer son crédit, la banque a le droit de se tourner vers le patrimoine personnel de n'importe quel associé pour récupérer la totalité de la dette.
Exemple concret : le piège pour un couple non mariéImaginons un couple non marié qui achète sa résidence principale via une SCI, avec 50 % des parts chacun. En cas de séparation qui tourne mal et d'impayés sur le crédit, la banque peut exiger le remboursement total de la dette à un seul des deux, même s'il a déjà déménagé depuis longtemps.
Cette responsabilité illimitée impose une confiance aveugle entre les associés et une parfaite compréhension des engagements de chacun. Il ne faut jamais l'oublier.
Enfin, la gestion à plusieurs peut vite devenir une source de conflits. Les décisions importantes, comme vendre le bien ou lancer de gros travaux, nécessitent un accord. Les règles du jeu sont fixées dans les statuts, mais une mésentente profonde entre associés peut complètement paralyser la gestion du bien et rendre la revente des parts très compliquée.
Bien rédiger la condition suspensive de prêt dans votre offre
C'est un détail juridique qui peut faire ou défaire tout votre projet immobilier. Une fois que vous avez déniché le bien parfait, l'étape suivante, c'est de faire une offre d'achat au nom de votre SCI. Et c'est précisément à ce moment-là qu'une clause, si elle est bien ficelée, devient votre meilleure alliée : la condition suspensive d'obtention de prêt.
Considérez cette clause comme une assurance indispensable. Elle dit simplement que la vente ne se fera que si, et seulement si, votre SCI décroche son financement. Si la banque vous ferme la porte, cette condition vous permet de vous retirer de la vente proprement, sans pénalités, et de récupérer votre dépôt de garantie. C'est un véritable parachute de sécurité.
Faire l'impasse sur cette clause ou la rédiger à la va-vite est une erreur qui peut coûter très cher. Un juge pourrait la juger invalide et vous obliger à acheter le bien, même sans crédit. Vous seriez alors piégé : soit trouver les fonds en urgence, soit renoncer à l'achat et perdre votre dépôt.
Les éléments clés pour une clause de financement béton
Pour être solide juridiquement, votre condition suspensive doit être ultra-précise. Une formulation floue comme "sous réserve d'obtenir un crédit" ne vaut rien. Il faut détailler précisément les caractéristiques du prêt que vous visez.
Voici les quatre piliers d'une rédaction inattaquable :
- Le montant exact du prêt : Indiquez la somme précise que la SCI a besoin d'emprunter pour boucler l'opération.
- La durée maximale de remboursement : Précisez sur combien de temps vous prévoyez de rembourser (par exemple, 20 ans, 25 ans).
- Le taux d'intérêt maximum : Fixez un plafond pour le taux d'intérêt nominal que vous êtes prêt à accepter (par exemple, "un taux annuel maximal de 4,5 %, hors assurance").
- L'identité de l'emprunteur : Mentionnez noir sur blanc que l'emprunt sera contracté par la SCI (nom complet et numéro SIREN si elle existe déjà).
Exemple de clause à intégrer dans votre offre d'achat : "La présente offre est soumise à la condition suspensive de l'obtention par l'acquéreur, la SCI [Nom de votre SCI], d'un ou plusieurs prêts d'un montant total de 350 000 €, remboursables sur une durée maximale de 25 ans, à un taux d'intérêt nominal maximum de 4,20 % l'an (hors assurance et frais). L'acquéreur s'engage à déposer sa demande de financement dans un délai de 15 jours suivant l'acceptation de cette offre."
Cet exemple vous montre comment articuler ces éléments pour vous protéger au maximum. En utilisant un outil comme Offerz pour générer votre offre, vous êtes certain d'inclure des clauses bien structurées et fiables. C'est le meilleur moyen de rassurer le vendeur tout en sécurisant votre transaction. Ne négligez jamais ce détail, c'est la clé de voûte de votre sécurité financière.
Questions fréquentes sur le prêt en SCI
Monter un dossier de prêt via une SCI, c'est se lancer dans une aventure qui soulève pas mal de questions. Logique ! Cette dernière partie est là pour y répondre de façon simple et directe, histoire que vous puissiez avancer sur votre projet l'esprit tranquille.
Apport personnel et SCI familiale
C'est LA question qui revient tout le temps : une SCI familiale peut-elle emprunter sans apport ? Pour être honnête, même si en théorie c'est possible, dans la vraie vie, c'est mission quasi impossible.
Les banques sont claires là-dessus : elles demandent presque toujours un apport pour couvrir au minimum les frais de notaire et de garantie. Concrètement, ça représente environ 10 % du prix d'achat. Cet apport, pour le banquier, c'est le signe que vous êtes non seulement capable d'épargner, mais surtout que vous croyez en votre projet et que vous êtes prêt à vous mouiller. Un dossier sans un euro d'apport personnel ? Il sera tout de suite perçu comme bien plus fragile.
Exemple concret : Pour un achat de 300 000 €, la banque s'attendra à un apport d'au moins 30 000 € de la part des associés pour couvrir les frais d'acquisition (environ 24 000 €) et montrer un engagement financier.
Comment gérer les imprévus entre associés ?
Que se passe-t-il si un associé ne peut plus payer sa part des mensualités ? C'est le genre de coup dur qu'il faut absolument anticiper dans les statuts de la SCI dès le départ.
Heureusement, plusieurs solutions existent :
- La solidarité entre associés : C'est la base. En général, les autres associés prennent le relais et paient la part manquante. C'est d'ailleurs tout l'enjeu de la caution solidaire qu'ils ont signée : éviter le moindre incident de paiement avec la banque.
- La cession des parts : L'associé en difficulté peut proposer de vendre ses parts, soit aux autres associés, soit à une personne extérieure. Bien sûr, il faudra que tout le monde soit d'accord, selon les règles que vous avez fixées dans les statuts.
- Un compte courant d'associé : Une autre astuce consiste pour les autres associés à avancer l'argent à la SCI. Cette avance est alors enregistrée comme une dette de la société envers eux sur un "compte courant d'associé".
Renégociation du prêt et décès d'un associé
Peut-on renégocier un prêt immobilier contracté par une SCI ? Oui, tout à fait ! La démarche est très similaire à celle d'un prêt personnel classique. Il suffit de monter un dossier à jour et de le présenter à votre banque actuelle ou de faire jouer la concurrence pour décrocher un meilleur taux.
Et en cas de décès d'un associé ? C'est l'assurance emprunteur qui entre en jeu. Si chaque associé était bien assuré, l'assurance remboursera la part du capital restant dû qui lui correspondait (sa "quotité"). Les parts de la SCI de l'associé décédé, elles, reviennent à ses héritiers qui deviennent à leur tour associés. Pour creuser ces sujets de gestion et de stratégie, n'hésitez pas à faire un tour sur notre blog immobilier.
Anticiper ces situations, c'est la clé pour que votre projet en SCI reste solide sur le long terme.
Pour vous aider à rédiger une proposition d'achat qui prend en compte toutes ces subtilités, notamment la clause de financement, Offerz vous accompagne étape par étape. Générez une offre claire et professionnelle en quelques minutes et mettez toutes les chances de votre côté.